Le harcèlement sexuel en milieu professionnel : Des consequences sous-estimées.

Un contrat, un projet de collaboration, un excellent feed-back sur le travail, des compliments… Tout commence bien en général…

Le harcèlement sexuel dans le milieu professionnel n'est pas nouveau. On l’entend et on le voit au quotidien, sans jamais réaliser son ampleur jusqu’au jour où l’on en est victime.

Je pense qu’il est de mon devoir et celui de chacun d’entre nous d’en parler du moins d’essayer comme je le fais aujourd’hui même si j’avoue que je suis encore confuse et je sais que je ne trouverai pas aujourd’hui tous les mots. Je me suis demandée si je suis prête à m’ouvrir, prête à lire des avis qui n’ont même pas leur place ici... mais je me suis ensuite posée la question de savoir si j’apprécierai de voir mes petites sœurs , ou d’autres femmes vivre cela... et la réponse est bien évidemment NON! 

Au travers des échanges, des lectures, de mon expérience douloureuse ...

Voici 4 points importants que je souhaite aujourd’hui mettre en avant:

• Le désenchantement : quand s'installent doutes, culpabilité et peur !

A chaque fois que je devais travailler avec lui j’avais un creux dans l'estomac, j’étais anxieuse, j’avais des crises de panique, d'inexplicables crises de larmes. 

Et avec le temps, des manifestations physiques de stress : perte d’appétit, perte de poids, insomnie et léthargie. 

Le sentiment de honte ou de culpabilité qu'une personne peut ressentir lorsqu'elle est harcelée sexuellement au travail peut dévaster son estime de soi et miner sonauto-évaluation professionnelle.

Je me sentais comme coupable d'avoir provoqué la situation ou de l'avoir encouragée d'une manière ou d'une autre.

Une personne peut douter de ses capacités et se demander si elle n'a pas été engagée uniquement en raison de ses atouts physiques (et/ou sexuels). Elle peut mettre en doute ses réalisations et, si elle est jeune ou nouvelle dans un domaine, cela peut la pousser à croire que c’est le mode de fonctionnement dans le domaine. 

• L'isolation : le fruit de l'incompréhension et des jugements

Et des commentaires de personnes qui te disent “Bof tu es une belle femme, intelligente, attirante c’est normal, ce n’est ni le premier ni le dernier, tu dois être plus forte que ça”

• Auto—flagellation : J’en suis arrivée au niveau de ressentir le besoin de disparaître, la nécessité de me cacher, me retirer du monde.

La réalité est souvent pire que ce que les victimes racontent dans un premier temps, car elles ne trouvent pas les mots. Comment dire à un moment donné que l’on se sent maltraitée, alors qu’on n’a rien laissé transparaître jusqu’alors ? Comment justifier à ses propres yeux de n’avoir pas protesté tout de suite ? Comment expliquer aux autres pourquoi on réagit à ce moment-là sans l’avoir fait auparavant ? Voilà autant de questions qui peuvent venir troubler et déstabiliser l’esprit de la victime.

• Des conséquences graves sur le long terme

Pour de nombreuses personnes, ces symptômes se dissipent avec le temps grâce au soutien social et aux stratégies d'adaptation, et beaucoup se rétablissent totalement et passent à autre chose. Mais, chez d’autres, la situation sera tellement angoissante qu’elle va affecter leur travail et leur vie.

Le harcèlement sexuel est associé à un risque accru d'anxiété, de dépression et de stress post-traumatique, ainsi qu'à une diminution de l'estime de soi, de la confiance en soi et du bien-être psychologique.

Petit rappel réglementaire

La loi sur l'égalité de 2010 définit le harcèlement sexuel comme un « comportement non désiré de nature sexuelle qui a pour but ou pour effet de porter atteinte à la dignité d'une personne, ou de créer pour elle un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant ». Ainsi, peuvent être considérés comme harcèlement sexuel : les remarques indécentes ou suggestives, les attouchements non désirés, les demandes ou exigences de rapports sexuels et la diffusion de matériel pornographique.

Le harcèlement sexuel peut donc avoir plusieurs visages et manifestations, et ses conséquences sont tout aussi diverses, plus ou moins graves, et peuvent laisser des marques indélébiles. Face à cette situation, quel est la meilleure attitude à adopter en tant que victime ? Faut-il dénoncer ou garder le silence ? Quel peut être l’impact ? A quel prix ?